Mémoire traumatique

Les violences (psychologiques, physiques ou sexuelles, ainsi que les accidents, guerres …) sont à l’origine de mécanismes psychotraumatiques car elles peuvent menacer à la fois :

  • l’intégrité physique de la victime : confrontation à sa propre mort ou à la mort d’autrui
  • l’intégrité psychique de la victime : situations terrorisantes par leur anormalité, leur caractère dégradant, inhumain, humiliant, injuste, incompréhensible


Lors d’un stress qui ne menace pas l’intégrité physique ou psychique de la personne, l’amygdale (siège de la mémoire émotionnelle) s’active et permet à la personne une réaction “réflexe” face à la situation stressante.
Dans le même temps, une connexion s’effectue entre l’amygdale et l’ensemble “cortex/hippocampe” (sièges de la mémoire de travail, de la mémoire consciente et de l’analyse du contexte et de l’espace) : ce sont les données et analyses fournies par l’ensemble “cortex/hippocampe” qui permettent à l’amygdale de réguler le stress en affinant, modulant, l’activation de l’amygdale.

Or, la plupart des violences ne correspondent à aucune représentation mentale qu’une personne puisse avoir. Elles ne sont pas compréhensibles, l’ensemble “cortex/hippocampe” ne peut donc pas analyser la situation et apaiser l’amygdale.

La situation stressante n’est pas intégrée corticalement, on parle alors d’une effraction psychique responsable d’une sidération psychique (dû au non-sens de la violence, à son caractère impensable).

En état de sidération la victime ne peut ni parler, ni bouger, ni réagir car aucune donnée sensée n’est communiquée par le cortex/hippocampe : le logiciel turbine sans trouver d’explications adaptées.

Sans information du cortex/hippocampe, le stress extrême ressenti par l’amygdale ne peut être régulé et entraîne un risque vital pour l’organisme : l’adrénaline et le cortisol sécrétés en situation de stress sont mortels à haute dose pour l’organisme.

La disjonction du circuit émotionnel (mécanisme neurobiologique de survie) fait disjoncter le système et “déconnecte” l’amygdale. Mais il provoque une mémoire traumatique (piégée dans l’amygdale) ainsi qu’une dissociation (anesthésie émotionnelle, sensation de déréalisation ou dépersonnalisation)

Ces mécanismes psychotraumatiques sont à l’origine des conséquences les plus graves et les plus fréquentes des violences et d’un état de souffrance permanent. Si ces conséquences ne sont pas prises en charge, elles transforment peu à peu la vie de la victime en enfer, envahie par les symptômes d’ESPT (état de stress post traumatique) dûs à la colonisation par la mémoire traumatique.

Ce sont des conséquences normales de situations anormales.
La mémoire traumatique peut être désamorcée.

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